Facebook Suicide

By Be9 - 20.1.18




Facebook c’est comme un frigo. un frigo que l’on ouvre plusieurs fois dans la même journée. On l’ouvre, disons, pour y trouver tout ce qu’on y a mis la veille ou il y a une semaine. On a l’impression de contrôler ce frigo. Après tout... on l’a choisi à notre image, on se l’est procuré puis on l’a consciencieusement rempli de choses qui nous semblait bonnes/nécessaires/intéressantes pour nous.


6h. Un réveil sonne. Les réflexes aussi. On a comme une petite faim. Allons faire un tour dans le frigo. “Juste pour voir”. En douceur, on regarde les petits pots de confitures (que nous appellerons ‘amis’), puis on trifouille encore ce frigo et on y trouve des restes ( que nous appellerons “un pêle-mêle flou de connaissances et leurs publications”). Ça va faire 30 minutes mais “aller, encore 5 minutes”.

RÉPÉTER (plus que de raison).

Aujourd’hui, j’ai quitté Facebook comme on quitte un pote toxique. Ce pote qu’on aime beaucoup, qui nous fait rire, qui a plein de trucs intéressants à dire et montrer, mais ce pote qui est aussi toujours sur ton dos, qui passe son temps à s’afficher et qui parfois te pousse insidieusement à te comparer à lui et aux autres.
Ce pote peut aussi être un non-pote, quelqu’un que tu connais à peine, mais qui a quand même accès à ta vie non-privée sur le net.
Ce pote c’est finalement aussi ton pire ennemi. Cette personne qui bouffe ton temps, ton mental, l’espace de stockage de ton téléphone et qui  vient saborder ton quotidien.

Je parle de Facebook comme je pourrais parler de Snapchat, Instagram, Twitter et cie. Je parle de ce frigo, ce pote toxique, ce réseau social et des autres, de ce système d’auto-évaluation, de co-validation, de voyeurismes et d’envies.
Je parle de ce qu’il y a de plus sombre chez toi et moi. Ce qu’on ne s’avoue pas, ce à quoi on rêve, ce qui n’est pas instagramable.



Je parle de l’insoutenable lourdeur d’être et la légèreté de paraître.


Je parle, je parle...j’en viens à regretter la vraie vie, les vrais gens, les vrais préoccupations, une boîte mail vide de notifications, un carnet d’adresses poids plume mais de qualité, des soirées Netflix ou enfin je regarde l’écran de la télé au lieu du portable, les réveils phone-less de canard avec mon partenaire, une batterie de portable qui tient la distance bref un semblant de normalité.


Loin  de moi l’idée de faire la donneuse de leçon. Je parle finalement et surtout de moi et mon rapport au book de faces. À tous ceux qui gèrent le social media-ing, chapeau bas. À tous ceux pour qui ça devient difficile,y’a pas de mal à  faire un break.


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