La valse lente des gens qui détestent le dimanche

By Be9 - 14.1.18

Credits photos: Pia Bramley.

C’est un peu con quand même; je me suis condamnée à une éternelle déprime du dimanche soir. En choisissant d’être prof j’ai opté pour l’auto punition. Tous les dimanches c’est la même chanson. Du fond du canap’ mon mec, moqueur et surtout pas impressionné me dit « ben alors, on a la bestiole? » 

Eh bien oui. Voici la semaine type. On se lève lundi, dans l’agonie, on dit « allez encore 5 minutes », on croule sous le poids de la semaine à venir, des choses à faire et à penser. On rêve d’être vendredi. Mardi, ça craint, c’est la continuité de Lundi, cet l’effet non-journée qui s’étale: trop proche du lundi, trop éloigné du vendredi, il faut prendre son mal en patience. On se dit qu’on est proches de Mercredi qui sonne le milieu de la semaine, puis Jeudi on commence enfin à se détendre, à prendre le pli de la semaine, des cours, du taf, de la vie d’adulte.  On est en forme, on défonce tout, on se lève même avant que le réveil ne sonne, on porte un peu de couleur, le make up est on fleek, on est poli, le smile est sincère, la vie est belle. Vendredi se fête: on a survécu à la semaine, on a été à l’heure, on a honoré nos engagements, c’est cool, c’est bien mais on est aussi crevés, lessivés, calcinés, à bout, au bout du bout.  

Émotionnellement et physiquement. 

Tu vois, de prendre les transports tous les matins et soirs, d’être tout le temps face aux écrans, de jamais être seul ou souffrir de solitude, d’avoir le cerveau pris par un flot constant d’informations, être forcé de supporter les gens qu’on aime pas, devoir essuyer les petites défaites du quotidien, ou  encore de pas assez dormir, de mal manger, s’oublier dans le taf... à la fin de semaine ça fait son petit effet.

Alors Samedi on récupère doucement (ou pas) et pile au moment où on commence vraiment à se reposer, à se croire en vacances, vivre le farniente le plus absolu... Dimanche arrive sans prévenir et coupe court à tout ça. Il faut se remettre dans le bain, être prêt pour lundi, mardi et les autres. 
C’est la que la petit bête te pique à vif, la déprime fait son petit bout de chemin dans ton esprit et ça en est finit du week- end, comme ça. On traîne à la maison sans but, c'est le début de l'errance, de la valse lente des gens qui détestent le dimanche. On ne prend pas la peine de quitter son pyjama, Netflix devient la réponse aux sempiternelles questions catégorie "pause café un lundi matin" du genre: « t’as fais quoi ce week end? ».
Que quelqu’un m’explique comment c’est possible d’adorer son métier et détester ce satané réveil à 6h du mat’. 

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