Woody Allen, la petite robe noire et la liberté d'importuner

By Be9 - 14.1.18

Se cache dans ce titre un non-débat et deux questions qui méritent d'etre posées.
Parlons bien parlons peu, Catherine Deneuve et ses chicas n'ont absolument rien compris, leurs propos sont rétrogrades et il est chronophage de les laisser s'exprimer d'avantage sur la question. Liberté d'importuner, liberté d'empiéter sur la tranquillité d'esprit de l'autre. On croit rêver, on espère se réveiller,oublier toutes ces simagrées, mais non. On a tous entendu, vu et lu les même choses cette semaine. Catherine Deneuve est aux femmes ce que le noir bien pensant est au reste de sa communauté, une honte.

Creusons encore. La semaine dernière a eu lieu les Golden Globes où les actrices invitées et nominées ont fait la promotion de leur nouveau mouvement Time's Up, ayant pour but de dénoncer les inégalités salariales, les incivilités et autres manquement à une égalité homme-femme qui se fait désirer à Hollywood. Elles ont également soutenu les femmes impliquées dans le mouvement "MeToo" en s'accordant sur un même dress code: la petite robe noire. Quelles étaient belles toutes de noire vêtues, l'air grave, le discours sérieux. Que de bonnes intentions.
Cependant, il y toujours un "mais".
Mais, est ce que porter du noir était la meilleure façon de protester. N'aurait-il pas été plus symbolique d'être aux abonnées absentes? Peut-on vraiment protester contre le système si on est le système? En effet, nombreuses étaient les femmes en noir ce soir là, ces mêmes femmes qui à l'aube du Weinstein Gate ne jurai que par lui,le bénéfice du doute et parfois même un ersatz de la liberté d'importuner de Deneuve and Co.
Mais, quel poids\soutien donner à un tel mouvement quand les hommes, grands gagnants quoiqu'il arrive et surtout quand ils gardent le silence et profitent du privilège mâle sans vergogne, n'ont qu'à enfiler un costard (noir) et accrocher un petit pin's " Time'sUp" ? Ces mêmes hommes accusés d'agressions et harcèlements sexuels ou complice de cette culture du silence qui laisse porte ouverte à l'impunité.

Nous y voilà: acte final. Woody Allen. Grand prêtre du cinéma américain, notre Polanski à nous. Quand je pense à l'un j'ai toujours l'autre en tête. Tous deux érigés en génies, tout deux  adoûbés, chéris, sollicités, primés....et présumés pédophiles. On adore.
Voici ce que je me demande. Est-ce qu'on peut aimer les films faits, pensés de toutes pièces par un présumé pédophile en se disant qu'il faut faire la part des choses entre le réalisateur et la vraie personne ou est-ce que c'est tout bonnement impossible? Je me pose encore la question, par les temps qui courent j'aurai tendance à ne plus faire la distinction. Pourquoi? Parce qu' autrement, l'impunité a encore de beaux jours devant elle. C'est bien parce que le Weinstein Gate a forcé les gens à se désolidariser que l'on a ce sentiment d'air frais . A suivre.

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